La première pièce d’Enzo Cormann, du moins « la première qui compte » selon son auteur vient d’être rééditée, entièrement remaniée par l’écrivain pour la « débarrasser des nombreux défauts » de la première version. Cette pièce est totalement bouleversante et terrifiante de par la violence qui s’en dégage. Gretl, une jeune chanteuse allemande, vedette de cabaret, va voir sa vie saccagée par le nazisme. La guerre est finie, et Gretl se sent « comme le mort sous la terre en attente de résurrection ». La pièce est conçue comme un flash-back qui pose cette question : comment surmonter l’horreur et continuer « sans ressasser sa vie comme un match perdu ». La seule voie : le pardon. « A présent, je sais qu’on ne pardonne qu’à soi-même. Pardonner à ses ennemis, à ses tortionnaires, c’est se pardonner de s’obstiner à vivre, de supporter l’idée de survivre à la haine, d’admettre que la haine n’est pas éternelle, que la haine s’use, comme l’amour, comme la vie, au contraire de la mort ».
Berlin, ton danseur
s’appelle la mort
d’Enzo Cormann
Editions théâtrales
79 pages, 90 FF
Théâtre Berlin, ton danseur s’appelle la mort
avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8
Un livre
Berlin, ton danseur s’appelle la mort
Le Matricule des Anges n°8
, avril 1994.