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Dossier Georges Hyvernaud
Les bourgeois à l’oflag

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Philippe Savary

Captive, l’espèce humaine n’est guère à son avantage sous le trait précis d’Hyvernaud. Ses Carnets cherchent un impossible salut. À méditer.

Durant toute sa période de captivité (1940-1945), Georges Hyvernaud trouva dans la lecture et l’écriture un solide refuge. Ces précieux isolants l’aidèrent à se protéger des ravages de l’emprisonnement dont le lent poison collatéral distillé par les détenus.
Avant de commencer en 1942 (au camp d’Arnswalde) l’ébauche de ce qui deviendra La Peau et les Os, l’écrivain noircit déjà des petits carnets où se mêlent réflexions, aphorismes, de courtes notes inspirées par ses lectures et l’observation de son médiocre entourage. Si ces premiers fragments de création littéraire n’étaient pas destinés à être publiés, ils ne constituent pas moins un ensemble d’importance, initiateur d’une œuvre marquée par une terrible lucidité où derrière la tentation du désespoir, si forte, émerge l’hypothétique lueur d’une humanité plus accomplie. Alors que dans l’oflag « la vie continue comme la poussée de la barbe sur la face d’un mort », Hyvernaud ne sombre pas dans l’abattement : « Nous devons accepter, assumer l’actuel. Et ne le condamner que pour le surpasser. » L’écrivain approche la quarantaine, ses moyens d’expression sont en place : style sans fioritures, ton ferme et caustique. Sa perception si critique du réel, sa sensibilité à fleur de mots prennent toute leur dimension, confrontées à l’épreuve de la réclusion. L’écriture devient une échappatoire : « Ça ira mieux quand j’aurai arraché de moi ce paquet de choses gluantes et aigres. »
Ce qui fait la force de ces Carnets, c’est bien cette confrontation capitale : le confinement parmi les autres. Homme cultivé, Hyvernaud n’est guère sorti du cénacle enseignant. Cet enfermement, cet entassement au quotidien à l’intérieur de la chambrée agit sur lui comme un puissant révélateur. Non la misère commune ne grandit pas l’homme, non la souffrance ne produit pas de beaux élans spirituels. Devant cette réalité nue,, débarrassée de toutes illusions, le constat est dur : « Il faut croire que ces expériences violentes que nous vivons ne servent exactement à rien, puisqu’on peut en sortir inchangé, serein, avec au cœur les mêmes sentiments de tout repos (…) Pureté ? Recueillement ? Comme si c’était possible. Avoir la sincérité de dire que ce fut du temps perdu. »
Hyvernaud observe, écoute. En un coup de crayon, il dépouille ses compagnons d’infortune. Implacables portraits. Hyvernaud découvre la pensée bourgeoise, celle des « Gens Biens », les notables, les commerçants, les fonctionnaires, essentiellement pétainistes. Profond écœurement : « tout à fait étrangers à cette entreprise de désorganisation générale, à cette volonté de désastre et de désordre (…) Interrogent les divinités des concierges, se font des réussites, touchent du bois. » La culture du profit (quitte à gruger le fisc), l’esprit famille, les maisons de passe, l’individualisme répugnant, les ridicules méditations… voilà les préoccupations du bourgeois bon teint, qu’on imagine aisément poursuivre son besogneux commerce sous Vichy… On en...

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