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Dossier Georges Hyvernaud
Les leçons de Georges Hyvernaud

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Philippe Savary

À la fois corrosive et ironique, l’œuvre de cet écrivain quêteur de vérité brille par son intransigeance. Longtemps délaissés, ses livres éliminent les toxines. De la voix indignée de ce farouche défenseur des droits de l’homme résonne une vibrante intelligence du cœur. Réédition des Carnets d’oflag.

Connaissez-vous Georges Hyvernaud ? Peut-être incongrue aujourd’hui (quoique des librairies continuent superbement à ignorer ses livres), cette question a gardé toute sa pertinence durant trente ans, période au cours de laquelle l’écrivain, à l’instar de nombreuses plumes de l’immédiate après-guerre, est tombé dans les oubliettes de la littérature française. Quelques jours après son décès, le 24 mars 1983, un seul critique, Jean-José Marchand, dans La Quinzaine littéraire, salua son travail, la portée de son œuvre, assurément à ranger aux côtés des plus éclairantes de ce demi-siècle. Une œuvre discrète, humble, sans grande éloquence, sorte de journal intime semi-romancé, mais tout à la fois visionnaire, révélatrice de la médiocrité de la nature humaine, et généreuse par son viscéral attachement au respect de la dignité de l’homme.
Pour entrer dans Hyvernaud, il faut déjà tendre l’oreille : écouter cette voix en demi-ton, cadencée, au souffle court parfois âpre, dont le souci est d’être la moins encombrée possible. Ensuite, se laisser guider. L’action et la pensée semblent poussées par un même élan. Sa langue, extrêmement sonore, grave des images fortes comme un acide. Derrière sa petite musique et ses lunettes de myope, le regard d’Hyvernaud se révèle d’une redoutable acuité. Témoin à charge de notre société (de spectacle), c’est un précieux antidote contre la bêtise, l’embonpoint, l’hypocrisie ou les fumisteries. Contre la pensée dominante, la banalisation, le pouvoir des mots, le triomphe du grégaire. « Au lieu de divertir, le livre doit avertir », professe-t-il. Doué d’une vaste culture, ce quêteur d’authenticité appartient à la famille des sceptiques lucides, si tant est que le terme de famille convienne à ce franc-tireur. Ses points de vue sont effectivement peu dans l’air du temps : qu’il s’agisse de la guerre, de la Résistance, de l’après-Libération (une grande partie de ses écrits) mais aussi de la logique économique, de la morale, de la politique, de la culture, le constat est implacable, accablant. Toujours situé à ras d’homme (c’est du côté des pauvres diables, des anonymes qu’il se place, la société est vue d’en bas), son propos laisse voir la vacuité d’une civilisation où l’absurdité et le dérisoire ont la part belle. Par exemple, pour comprendre la fracture sociale, un seul de ses livres renseignera-t-il davantage que nombre de programmes électoraux. Les narrateurs de Georges Hyvernaud ont cette constance : ils sont empruntés, désarçonnés devant le réel. Presque inadaptés. Comment tenir ainsi debout lorsque sous ses pieds tout se dérobe ? Lorsque l’Histoire récite avec application sa monstrueuse besogne : la boucherie de 14/18, les camps de concentration, les génocides… Si le recours au rire ou à la satire est une façon pour lui de contester, le moraliste ne s’épargne pas lui-même. C’est avec une extrême clairvoyance qu’il dissèque sa propre condition d’homme. Et l’écrivain doute, piégé par ses désillusions : cela...

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