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Dossier Claude Esteban
Esteban en Arcadie

mai 2006 | Le Matricule des Anges n°73 | par Thierry Guichard

Qu’il écrive des essais, de la critique d’art, de courts récits ou qu’il traduise les autres, c’est toujours en poète que Claude Esteban vivait l’écriture. C’est dire qu’il était tout entier dans ce rapport au monde qui passe par la parole. L’homme nous a quittés le 10 avril dernier.

C’est un gros volume comme rarement la poésie en offre. Ni anthologie, ni somme, Le Jour à peine écrit reprend des suites de poèmes de Claude Esteban, depuis son premier livre, Une saison dévastée (1968) jusqu’à Sept jours d’hier (1993). Ce n’est pas tout le parcours d’un poète, traducteur et essayiste qui nous est donné mais un cheminement marqué par l’aridité d’une parole empêchée, touché en son centre par la mort accidentelle de sa femme. Un livre important comme le sont presque tous ceux que Claude Esteban nous donne depuis quarante ans. L’occasion était bonne de rencontrer l’écrivain chez lui, rue Daguerre à Paris. Le rendez-vous n’avait pas encore été fixé, si ce n’est dans nos consciences : on pensait depuis longtemps consacrer un dossier à ce poète. Le matin même où nous allions l’appeler pour convenir d’une date, le téléphone a sonné : Claude Esteban venait de mourir, brutalement.
Avril cette année aura été cruel avec la littérature : le dix, également, disparaissait Jean Grosjean et le treize, c’est Pierre Bettencourt qui nous quittait.
Les livres cependant demeurent et, selon le rêve même d’Esteban, le dialogue avec eux reste permanent. On pourrait citer ici un poème de Morceaux de ciel, presque rien, l’un de ses plus beaux livres de poésie : « (…) ce qui fut écrit/ demeure, même// obscur, un autre qui n’a pas vécu/ tout cela// et sans connaître la langue du livre, comprendra/ chaque mot// et quand il aura lu, quelque chose/ de nous se lèvera// un souffle, une sorte de sourire entre les pierres. »
Claude Esteban naît à Paris en juillet 1935. Son père, républicain espagnol y travaille comme journaliste pour un groupe de presse sud-américain. La mère, elle, est Béarnaise. L’enfant parlera dès l’enfance deux langues : l’espagnol avec son père, le français avec sa mère. Ce bilinguisme, cet entre-deux linguistique, Claude Esteban le portera comme on porte une croix. Il le désigne, dans Le Partage des mots, comme source d’un exil intérieur : « À chaque chose, l’exacte repartie des mots ; à chaque mot, une place dans l’immense vocabulaire du monde. Un tel bonheur ne m’est point échu. Dès les premiers moments de mon expérience balbutiante, il m’a fallu chercher un chemin à travers deux idiomes qui s’affrontaient dans mon esprit, m’imposant leurs directives divergentes, leurs codes et leurs déchiffrements singuliers. » Et plus loin : « De cet accord, de cette adéquation quasi transparente du mot à la chose, de l’expression au fait, je n’ai connu que le manque, et ce vertige qui saisit l’être mental lorsque l’emprise est incertaine, lorsque l’appel du vide est plus fort que la foi. » On a là presque tout le drame d’Esteban : l’incapacité à s’incarner dans une langue qui ouvrirait un rapport transparent au monde, le besoin d’une foi, la fascination du vide. Français « par la terre », l’enfant se sent très vite « pour moi-même, un étranger par cette dualité des idiomes (…) qui me refusait (…) un authentique enracinement »....

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