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Dossier Raymond Carver
Croire en l’amour

novembre 2015 | Le Matricule des Anges n°168

Je ne sais pas si c’est d’avoir perdu le mien tôt mais j’ai eu beaucoup de mal à me choisir des pères en littérature. Si on m’enregistrait chaque fois qu’on me pose cette question qui est de savoir quels sont les auteurs qui comptent le plus pour moi, on se rendrait compte que la liste ne fait que s’allonger. En règle générale, un livre, plutôt qu’un auteur, en chasse un autre. Un auteur est viré manu militari de ma playlist si son dernier livre me déçoit. Sans doute que d’avoir été libraire – de l’être toujours un peu – et de fourrer son nez dans tout ce qui paraît ne me permet pas, comme certains as de la citation, de relire plusieurs fois un même livre, de me plonger dans l’œuvre d’un seul auteur. S’il y avait une exception, et même si je regrette de ne pas y retourner plus souvent – j’entends ces pères qui reprochent à leurs grands enfants de ne pas leur donner de nouvelles plus régulièrement –, elle aurait pour nom Raymond Carver.
Parce qu’il est vrai que je lui dois beaucoup.
Je lui dois d’abord de m’avoir donné l’illusion qu’il était possible d’écrire des histoires fortes avec une économie de moyens. Avec presque rien. De croire que cela semblait si simple même si lui ne cachait pas ses difficultés à écrire, à réécrire un grand nombre de fois malgré l’alcool, la dèche, les amours foireuses. De croire qu’on pouvait tourner le dos au roman et n’écrire que des nouvelles, à la rigueur quelques poèmes. J’y ai vraiment cru pendant un bon nombre d’années. Je lui dois d’aimer ces histoires pleines de trous, de non-dits, de fins qui ne sont pas flamboyantes, de ces nœuds de souffrances qui ne veulent jamais sortir, d’être soûl de chagrin et de bières mais de croire en l’amour.
Pour ce matricule, j’ai relu Les trois roses jaunes, le recueil que je préfère avec son titre le moins carvérien. J’ai relu « Menudo », une longue nouvelle qui vient juste après « Intimité », et je ne peux m’empêcher d’établir un lien étrange avec le roman de Hanif Kureishi, cet écrivain anglais pour moi si proche dans ses thématiques de Carver, dans lequel on lit le monologue d’un homme qui sait, au cours de sa dernière nuit chez lui pendant que femme et enfants dorment, que lorsqu’il avouera sa liaison le lendemain matin, il devra partir. Dans « Menudo », l’homme a annoncé la veille à sa femme qu’il en aimait une autre et il prétend qu’elle ne la connaît pas. Dans la maison d’en face, pendant cette nuit sans sommeil, il voit de la lumière. Amanda, la voisine, ne dort pas non plus. On lit que son mari est parti et qu’il lui a donné trois jours pour s’en aller. Et Carver termine le deuxième paragraphe de cette nouvelle par cette phrase implacable : « C’est ma faute si les choses en sont là dans la maison d’en face ». L’homme est au pied du mur, dans l’obscurité, en faction devant la fenêtre, il suit les mouvements sourds d’Amanda, le jeu des lumières dans les pièces de la maison jusqu’à ce qu’elles s’éteignent. Lui ne dormira plus, naviguera d’une...

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