éditions Table ronde
Ouvrages chroniqués
Manège des mélancolies : poésies inédites, 1960-1990
de
Yves Martin
Lmda N°18
L’actualité éditoriale met l’oeuvre d’Yves Martin sous ses feux. L’occasion, enfin, de savourer la richesse d’un poète qui change les mots en images.
Tous ceux qui en ont abusé savent qu’on ne fréquente pas impunément les grands poètes. On s’en nourrit avec délectation, on en explore tous les pièges magiques. Ainsi, se laisser prendre aux mots d’Yves Martin, c’est subir une influence subtile et définitive. On raconte que plus d’un apprenti est tombé dans ses rêts, que d’autres font depuis belle lurette du Martin. Ils sont sous le charme....
L’imagicien de quartier
décembre 1996
Manuel de contemplation en montagne
de
Yves Leclair
2005
Lmda N°69
Une manière de recueillir le pollen des signes derrière lesquels se dissimule la figure secrète du monde, c’est le miracle d’exister que célèbre Yves Leclair.
S’il aime Prendre l’air (Mercure de France, 2001), c’est surtout les Bouts du monde (Mercure, 1997) qui l’attirent, les granges comme les cabanes abandonnées, les campagnes perdues ou la paix à partager d’un ermitage de fortune. Tout comme Henri Michaux, il sait que les heures les plus importantes sont les heures immobiles « ces fractions de temps arrêtées, minutes quasi mortes, sont ce que...
Le grand dégrisement
janvier 2006
Matières Fermées
de
William Cliff
2018
Lmda N°193
Dans une langue qui a la transparence nue d’un La Fontaine et les accents parfois de Villon, William Cliff donne réalité à sa façon d’habiter son être-là.
On sait le lyrisme rauque, le mélange de sordide et de somptueux, le parler vrai et la manière de regarder le monde proche ou lointain, qui caractérisent la poésie de William Cliff, né en 1940, à Gembloux, l’un des poètes les plus singuliers de l’actuel champ poétique belge. Deux nouveaux livres, Au nord de Mogador (Le Dilettante) et Matières fermées (La Table ronde) viennent confirmer cette...
Être à nous-même un poème
mai 2018
Mes petits papiers
de
Antoine Blondin
2006
Lmda N°77
Que dire de ce recueil buissonnier de chroniques, d’articles de presse et de préfaces qui courent de 1946 à 1990 ? Ce n’est pas toujours le plus fréquentable Blondin qui apparaît en ces 400 et quelques pages colligées par les bons soins d’Alain Cresciucci, son biographe par ailleurs. Il est quelques moments de ce volume qui en effet n’honorent guère l’auteur de Monsieur Jadis et qui sont...
Blondin, le retour
octobre 2006
Mimizan-plage
de
Daniel Labedan
2003
Lmda N°44
Dans un récit peint en touches légères, Daniel Labedan nous fait frôler des gouffres et des bonheurs simples, le cœur entre systole et diastole.
Elles sont un peu bêtes ces émotions qui restent quand vos yeux s’attardent infiniment sur la dernière phrase d’un roman. L’ultime parole de Mimizan-plage est une question : « Tu m’aimes encore ? » Ça fait terriblement fleur bleue d’être ému par un petit bouquin qui se lit le temps d’un apéro, en terrasse, quand les enfants jouent et que les martinets dans le ciel dessinent la carte de leur...
Les parents vacants
mai 2003
Mon mal j’enchante
Lettres d'ici et d'ailleurs (1866-1906)
de
Pierre Loti
2023
Lmda N°241
André Breton le trouvait idiot mais Proust récitait par cœur certaines de ses pages. Chimérique et contradictoire, fragile et indomptable, Pierre Loti déconcertait. Un choix de ses lettres d’ici et d’ailleurs nous le montre sans fard.
Son nom est connu, son œuvre, excepté un ou deux titres, plutôt délaissée, et sa vie encore plus oubliée. Pourtant elle fut tumultueuse et fantasque, faite d’existences parallèles : une vie de marin qui a erré sous toutes les latitudes ; une vie scandaleuse pleine de vahinés, d’hétaïres, de geishas, de travestissements, d’amitiés masculines enflammées ; une vie d’artiste et d’écrivain,...
Pierre Loti intime et hors légende
mars 2023
Monsieur de Phocas
de
Jean Lorrain
Lmda N°2
Héroïnomane, érotomane, travesti, homme de grand vice, Lorrain a scandalisé ses contemporains. La Table Ronde publie deux de ses méfaits, dont un inédit. Sulfureux.
Toute déchéance, morale ou physique, de l’individu, dans une société elle-même déchue, est bonne a priori ». Pour Jean Lorrain, ce n’était pas seulement une maxime, mais un mode de vie. Il l’a mis en pratique, corps et âme, se vautrant dans le vice jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’homme s’affichait en compagnie de lutteurs de foire aux biceps tatoués, et paraissait en société horriblement...
En passant par Jean Lorrain
novembre 1992