RUBRIQUE Entretiens
Les articles
Accroché à la falaise du Je
Avec Reus, 2066, dernier volet d’une trilogie, l’oulipien Pablo Martín Sánchez délivre un carnet intime dystopique plein d’humour et de gravité.
L’écriture, la littérature peut-elle nous définir ? Et comment ? En élidant une lettre, fût-elle la plus usitée de la langue française comme dans La Disparition de Georges Perec ? Ou plus simplement (quoique ?) contenir son auteur comme chez Pablo Martín Sánchez ? Après s’être inquiété dans L’Instant décisif (La Contre Allée, 2017) des événements qui ont marqué le jour de sa naissance, être parti à l’assaut de son identité avec L’Anarchiste qui s’appelait comme moi (Zulma & La Contre Allée, 2021), le voici se projetant dans le futur de son lieu de naissance, Reus, ville au sud de la...
Un auteur
A l’ombre de la vie
Le nouveau roman de René Frégni décrit un univers qu’il connaît bien : la prison. Où se pdent les hommes oscille entre révolte et tendresse. Avec bonheur.
À Manosque où vit René Frégni, le soleil possède la même chaleur que celui qui dénude les bras des femmes dans son nouveau roman. Un soleil qui gonfle le cœur des détenus des prisons d’Aix et des Baumettes à Marseille et du centre de détention de Salon-de-Provence où l’écrivain anime des ateliers d’écriture. Tout comme Ralph, le narrateur du livre.
Une visite dilettante du centre ville de...
Un auteur
Hervé Prudon : les héros n’existent pas
Après une interruption de quelques années, Hervé Prudon revient dans le polar avec la par de Nadine Mouque quelques mois. Depuis ses romans noirs s’enchaînent à un rythme soutenu. Redéfinon du polar.
Ses deux petits derniers, Vinyle Rondelle ne fait pas le Printemps à la Série noire et Ouarzazate et mourir aux éditions Baleine dans la série Le Poulpe sont sortis quasi-simultanément. À leur lecture, on peut se demander si Hervé Prudon est vraiment un auteur de polar. Il est inutile de chercher une intrigue ni une chute dans ses livres. Il écrit en « désespéranto » d’étranges histoires qui...
Un auteur
Gabrielle ange noir
Gabrielle Wittkop est anticonformiste. Très indépendante, sadienne et un peu misogyne, elle écrit des histoires vénéneuses où se mèlent les étrangetés de Mandiargues aux riches heures de Petrone.
Depuis la parution du Nécrophile (1972), Gabrielle Wittkop a écrit une dizaine de livres noirs chargés de mort, de poison et de tourments gothiques. Après le divertissement de l’Almanach perpétuel des Harpies, Les Départs exemplaires est dédié à trois décès « inouïs contés sur un mode particulier » pour paraphraser Gœthe. Avec un goût sûr des belles phrases et des descriptions saisissantes,...
Un auteur
Richard Morgiève : le risque de l’authenticité
Hormis ses romans policiers, Richard Morgiève publie avec Mon Beau Jacky son septième livre. Un livre déchiré et ironique, explorant avec violence et douceur des territoires bouleversants et dérangeants, ceux de l’âme mise à nu. Un homme pur, vu de face.
Richard Morgiève (« J’ai quarante-six ans et je suis fragile ») est un auteur irritant. Récemment, à l’occasion de la sortie de Mon Beau Jacky, un journaliste l’a traité de « démagogue » et un autre « d’auteur écrivant pour gagner sa vie ». Effectivement, Morgiève écrit pour gagner sa vie, mais pas au sens où on l’entend généralement, il cherche dans l’écriture la vie qu’il a perdue quelque...