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Dossier La littérature nous sauvera
2666 de Roberto Bolaño par Eric Bonnargent

février 2019 | Le Matricule des Anges n°200

La littérature nous sauvera

D’Homère à McCarthy, en passant par Dante, Shakespeare ou Kafka, les grands écrivains m’ont toujours donné l’impression de s’abreuver à la source du mal, de sonder le bouillonnement de la cruauté humaine. Si tous les livres de Roberto Bolaño (1953-2003) sont des tentatives pour rendre compte des convulsions protéiformes du mal qui ronge l’humanité, 2666, son dernier livre, publié de manière posthume, marque un aboutissement. Comme tous les chefs-d’œuvre, ce livre est d’une richesse infinie – d’une telle richesse qu’il m’a toujours semblé qu’il faudrait au critique littéraire qui voudrait en rendre compte au moins autant de pages qu’en comporte 2666, à savoir un peu plus d’un millier. En quelques lignes, il sera seulement question de fournir quelques pistes à ceux qui n’ont pas encore eu la chance de se plonger dans ce roman.
Avant 2666, un autre roman a eu pour titre une date : 1984. Mais alors qu’Orwell imaginait en 1948 une dystopie, Roberto Bolaño nous parle de notre monde. Même si sont évoqués de nombreux épisodes de l’histoire du XXe siècle, en particulier la Seconde Guerre mondiale, c’est bien à la fin des années 90 que se situe l’action de 2666. Pourquoi alors cette date futuriste ? Sans doute parce que l’écrivain chilien prophétisait que le mal avait pris une telle ampleur que chaque année de notre millénaire serait nécessairement marquée du sceau de la Bête. Dans un monde où les écrivains sont enfermés dans des asiles psychiatriques ou disparaissent (comme le mystérieux Archimboldi dont l’ombre plane tout au long du roman et auquel sera consacrée la cinquième et dernière partie), où les gens ne lisent plus, où « même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes œuvres, imparfaites, torrentielles, celles qui ouvrent des chemins dans l’inconnu », le mal est assuré de sa victoire.
Si le mal comporte des degrés, c’est le mal absolu qui intéresse Bolaño. Qu’est-ce à dire ? Dans La Littérature et le mal, Georges Bataille explique que le véritable Mal, le Mal pur, ce n’est pas lorsque l’on tue pour un avantage matériel mais lorsque « le meurtrier, par-delà l’avantage escompté, jouit d’avoir frappé ». Dans 2666, ce mal absolu a pour capitale Santa Teresa, le double fictif de Ciudad Juárez, cette ville mexicaine à la frontière des États-Unis où sont installées les maquiladoras, ces multinationales qui exploitent sans vergogne une population plongée dans la misère, où les cartels se battent pour le contrôle des ponts qui enjambent le Rio Grande pour rejoindre El Paso et où ont lieu en toute impunité des centaines de féminicides. Ces féminicides sont d’ailleurs au cœur de la troisième partie de 2666, « La partie des crimes », la partie la plus commentée, véritable vortex de l’œuvre, ponctuée par la description glaçante et minutieuse, presque médico-légale de tous les cadavres de femmes trouvés entre 1993 et 1997. Bien entendu, il pourrait sembler excessif de partir de cette ville où économie néolibérale, trafic de...

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